Préface de François Sureau
160 pages, 16 euros
En librairie le 16 octobre 2014
ISBN : 978-2-37067-005-2
« Ce qui fait échapper ce livre à la sociologie pour le faire entrer dans la littérature, c’est l’intensité de son questionnement moral, explicite ou implicite. (…) Comme disait Unamuno : “L’homme, par le fait d’être homme, est déjà par rapport à l’âne ou au crabe un animal malade – car la conscience est une maladie.” C’est de cette maladie dont Isabelle Boccon-Gibod veut retracer les symptômes. »
(extrait de la préface)
Qu’est-ce que le pouvoir immédiat, celui qui influe directement sur nos vies ? Isabelle Boccon-Gibod, toute jeune femme, a dirigé une usine aux États-Unis et s’est retrouvée dans une position qui lui permettait de décider de l’emploi et ainsi de l’existence d’hommes qui avaient parfois l’âge de son père. Ce livre est né des questions que cette expérience a suscitées et qui n’ont cessé de la préoccuper.
Au travers de douze entretiens, elle cherche à saisir la nature de ce pouvoir, ce qu’il provoque, ce qui le justifie aux yeux de ceux qui l’exercent, qu’il s’agisse du juge qui décidera de notre liberté, du chef d’entreprise qui peut nous licencier, du religieux qui nous accueille ou nous refuse et par là nous atteint intimement, du commandant de sous-marin nucléaire enfermé pour des mois avec ses hommes, du travailleur social décidant de secourir ou non des familles en détresse, mais aussi du chirurgien ou du général qui, chacun à sa façon, a notre vie entre ses mains.
Avec sa sérénité frontale, Isabelle Boccon-Gibod, recueillant une parole presque brute, mais qu’elle ne cesse de questionner, permet à tous de se dévoiler, de s’approcher le plus près possible des vérités complexes dont ils sont dépositaires même s’ils ne le savent pas toujours. Par là, elle offre aussi un tableau original et passionnant de la société française.
Après une carrière dans l’industrie, Isabelle Boccon-Gibod est aujourd’hui photographe. Elle est l’auteur de Fors intérieurs. Rendez-vous avec des mathématiciens (2011) et de Paris. Sous les ponts (2014).
Création de la couverture : Anton Jeudi